Sunstone

Sunstone est un peu un OVNI dans le milieu du comics car, quand on pense comics, on pense superhéros musclés et super pouvoirs.

Certes, il existe des comics pour adultes, mais souvent, ils sont relégués dans des sites parodiques pornos de super héros.

Là, Sunstone est arrivé dans un grand studio de comics US à savoir Top Cow.

Quand on connaît le puritanisme américain, c’est un exploit d’autant plus que le sujet traite d’un amour entre deux femmes adeptes des jeux BDSM.

Tout ce que l’on ne pensait pas voir dans un studio renommé.

Cette BD était à la base un projet récréatif de Stjepan Šejić afin de retrouver sa créativité après avoir passé du temps à réaliser des pages de Witchblade chez ce même éditeur.

Un vide artistique était survenu avec une baisse d’envie.

Le besoin de se ressourcer à commencé sur le web ou il réalisait quelques comic-strip sur ces personnages autour du BDSM.

Très vite, les fans ont afflué et l’auteur lui-même s’était amouraché de ses personnages. De strip en strip, c’est devenu une histoire et Top Cow a bien compris qu’il y avait là, matière à faire un comic différent et osé.

Osé ? Soyons francs, vous ne trouverez pas de scènes crûment dessinées. Elles sont suggérées même si on aperçoit l’intimité pubienne et des poitrines dénudées dans les pages, ce qui est osé pour un studio américain.

Les pages sont visibles sur internet en version anglaise sur le compte deviantart de l’auteur et ce n’est qu’il y a quelques mois qu’un éditeur français (Panini comics) a pris le risque d’une édition française et c’est tant mieux !

Du BDSM oui, mais c’est avant tout une histoire d’amour.

Sous prétexte d’une rencontre via internet de deux femmes ayant envie de réaliser leurs fantasmes et leurs pulsions sexuelles autour du BDSM, une amitié, complicité où vont se mêler l’amour vont naître.

Les doutes, les craintes, les « quand dira t’on ? » vont être au centre de cette relation.

C’est traité avec humour parfois et j’ai adoré !

J’étais déjà fan du trait de Stjepan Šejić sur les comics alors une histoire qui tourne autour de ce sujet ne pouvait être qu’une « Petite Madeleine de Proust » pour moi.

Inutile de préciser que graphiquement, il connaît le métier.

Je vous recommande cette lecture et je dirais, vivement le tome 2 !