Comte de Noirceuil

Logo comte de noirceuil 2024

La randonnée (Part.1)

Un récit du Mystère de la Plume

Le groupe de marcheurs s’est séparé en deux entités bien distinctes, chacune cherchant un abri provisoire pour échapper à cette pluie torrentielle.

Je suis spontanément les personnes qui courent devant moi. Je ne vois que deux longues jambes d’homme chargées de lourdes chaussures battant la boue et les cailloux de la montée vers le Mont Mézenc.

Je sens la pluie couler dans mon cou, ruisseler sur ma poitrine et descendre dans la vallée de mes seins. Grâce à la sensation de fraîcheur, mes tétons sont déjà dressés sous le débardeur ivoire que j’avais enfilé ce matin par-dessus ma jupette de randonnée. Je n’ai pas le temps d’aller à mes sensations, pour l’instant désagréables et dont je rêverai de me débarrasser au plus vite.

Sous une barrière de pins, une cabane de bûcheron, quelque peu désuète se dresse devant nous. Je souffle de soulagement et accélère le pas, mes pieds dans ceux des hommes de devant.

Aucune réflexion ne me guide hormis le fait d’aller le plus vite possible vers ce cocon dérisoire qui me paraît dans l’instant comme un Eldorado. Seulement deux marcheurs font partie de mon groupe d’infortune et l’un d’eux pose la main sur la poignée et donne un coup d’épaule viril dans la porte vermoulue pour en forcer l’entrée. Dans un vacarme de tous les diables, elle cède enfin sous la pression et nous laisse pénétrer dans son antre.

Nous nous y précipitons, bien trop heureux d’avoir trouvé ce refuge de dernière minute. L’autre ferme la porte derrière nous pour nous protéger de l’assaut de l’orage, pluie torrentielle et vent entêtant.

Je me retourne pour découvrir le lieu et mes compagnons d’infortune. Je prends conscience que les deux marcheurs sont en fait deux hommes d’une quarantaine d’années, deux hommes que j’avais seulement entraperçus pendant la marche, mais qui m’avaient regardée avec insistance durant le temps de notre rapide collation.

En effet, le groupe d’une vingtaine de marcheurs appartenant au même hôtel que moi s’était arrêté au bord d’un chemin, à l’ombre de la chaleur torride de ce midi pour se restaurer avant la montée du sommet. J’avais posé mon sac à dos à mes pieds, et, adossée à un arbre, j’avais fermé les yeux quelques minutes. Non, pour me reposer, car je n’étais absolument pas fatiguée, étant habituée depuis longtemps aux randonnées, mais juste pour profiter quelques instants de la fraîcheur sur mon visage, sur ma peau.

Le contraste entre la chaleur pesante du sentier et la fraîcheur du sous-bois m’avait presque donné la chair de poule que je sentais progresser lentement dans tout mon corps, comme si un glaçon y fondait tout doucement, passé par une main invisible et tentatrice.

Sous mes paupières fermées, je me voyais totalement nue, dans cette forêt, sous ce pin, les fesses reposant sur le doux tapis d’aiguilles, le dos contre le tronc rêche de l’arbre, les jambes écartées, et une légère brise à peine perceptible qui venait par vague frôler mon clitoris. Une main-forte, celle d’un homme dont je ne distinguais pas le visage, avait approché un glaçon de moi pour m’apporter le réconfort de faire descendre la chaleur de notre marche. Je ne voyais pas son visage, mais je fantasmais ses doigts sur mon corps, surtout la légère griffure de ses ongles sur ma peau, accompagnée de la froideur du glaçon qui fondait rapidement sous la chaleur torride de mon corps. 

Les gouttelettes roulaient, roulaient sur toutes mes parties et créaient à la fois de torturantes sensations, mais aussi très excitantes. Je sentais le glaçon juste posé sur mon sein, puis faisant le tour de mon aréole, plusieurs fois, faisant dresser fièrement mon téton sous les assauts intenses de ce froid.

Je sentais les gouttes s’en détacher, glisser délicieusement le long de mon ventre, et descendre, descendre encore et toujours plus bas. Elles allaient à l’assaut de mon intimité, passant entre mes lèvres intimes et baignant mon clitoris, le noyant.

Des décharges de plaisir me faisaient soulever les fesses, contracter mon vagin et je me laissais aller à toutes ces sensations imaginaires, fantasmées.

Un bruit de papier aluminium froissé m’avait alors tiré de ma rêverie fantasmée et j’avais ouvert brusquement les yeux, un peu égarée et toujours excitée par cette image mentale, ressentant encore néanmoins la fraîcheur de ce glaçon sur ma peau.

Deux yeux bruns inquisiteurs sous des sourcils froncés me dévisageaient. Avec insistance. Comme s’ils pouvaient lire dans mon âme, dans ma tête, et sur mon corps. Ils me troublaient au-delà des paroles. J’avais rougi fortement et je m’étais levée pour le fuir.

Mal à l’aise avec la réalité et la fiction. Me baissant rapidement pour attraper mon sac à dos, j’avais quelque peu glissé sur les aiguilles de pin, me faisant perdre l’équilibre. Je me voyais déjà tomber, la tête la première sur le sentier.

Mais, deux grandes mains fermes avaient retenu ma chute, et m’avaient plaquée contre un corps musclé. Je n’avais pu qu’enlacer mon sauveur quelques instants pour retrouver mon équilibre. Puis, j’avais levé aussi les yeux pour découvrir son identité. Un autre regard tout aussi brun et des sourcils identiques, mais appartenant à un homme légèrement plus petit et plus jeune.

Aucun interstice ne séparait nos deux corps. Ma poitrine, plaquée contre lui, remontait et dépassait de mon débardeur, laissant entrevoir mon téton. Lui aussi baissa la tête pour la contempler. Front contre front, je sentis alors sa verge qui durcissait contre mon ventre. Totalement déroutée par les sensations qu’elle créait en moi et l’effet que je créais chez mon sauveur, je le repoussais brusquement du plat de la main pour prendre définitivement mes distances alors avec ces deux hommes que je soupçonnais d’être cousins.

L’orage gronde toujours au-dessus de nos têtes, mais la piètre cabane constitue néanmoins un abri bienvenu. Ayant déposé leur sac de randonnée dans le coin gauche, les deux hommes se mettent à l’aise

Ils enlèvent leur tee-shirt et leur short pour les faire sécher à la poutre centrale. Seulement en boxer, ils se retournent pour m’interroger du regard. Il est hors de question que je décide de la même solution. Je préfère encore conserver mes vêtements mouillés plutôt que d’être au centre de leur excitation !

Le plus petit s’approche de moi et me tend la main pour se présenter, main que j’hésite à saisir : « Marc, enchanté. Lui, c’est Jules, mon cousin. Nous passons nos vacances d’été ensemble. Et toi ? ».

Je regarde en silence les deux randonneurs qui attendent que je prenne la parole pour me présenter. Je n’ai pas l’intention de sympathiser plus davantage avec eux, car mon corps trahit mes pensées en réagissant avec intensité à leur regard.

Je sens déjà mes tétons se dresser malgré la moiteur de mon débardeur. « Marie », j’articule en leur tournant le dos. A leurs yeux, je dois certainement paraître comme une jeune femme froide, hostile, mal élevée, mais il est préférable pour moi de mettre de la distance entre eux et moi.

Je m’installe à l’extrémité opposée, désireuse de calme pour me reposer de la marche intense et des intempéries. La pluie tambourine toujours intensément sur cette cabane de bûcheron.

Affamée, je déballe les reliquats de mon sandwich du midi et scrute mes deux compagnons d’infortune. Ils se sont assis côte à côte et dialoguent à voix basse. Leurs gestes précis et vifs attestent de leur caractère fort et certainement entreprenant.

Je laisse leur voix me bercer et l’obscurité de la soirée qui tombe, renforcée par le mauvais temps, rend le lieu lugubre et humide. La fraîcheur gagne ce cocon et mes membres raidis par mes vêtements mouillés. Lançant un regard par le trou réalisé en guise de fenêtre, je réalise que l’orage ne cesse toujours pas, rendant l’environnement encore plus boueux et bourbeux. Je mesure que je vais devoir me déshabiller pour me mettre au sec. Conserver mes habits dans un tel état me conduirait vers une pneumonie assurée. Mais j’appréhende les regards de ces beaux hommes : rejet, indifférence, convoitise… En fait, je ne sais pas quel type de regard, je désire éveiller. Mon ego souhaiterait le dernier, mais ma raison revendique bien sûr les deux premiers.

Je cherche du regard un recoin quelconque pour trouver un semblant d’intimité afin d’enlever mon débardeur collant à ma peau. Je pourrai passer un tee-shirt de rechange, mais mon sac à dos ne possède rien pour remplacer ma jupette de randonnée.

Après avoir sondé tous les interstices de la cabane, je comprends que je vais être obligée de me changer devant eux. Je profite donc de leur dialogue pour leur tourner le dos. Debout, bien arrimée au sol, je soulève l’ourlet pour le faire passer par-dessus mes épaules et ma tête. Malheureusement, il me colle à la peau et le tissu moite ne me permet pas de l’enlever. J’ai beau m’échiner à le soulever, tirer…mes bras et ma tête restent prisonniers et je fulmine en moi-même.

Quelle gourde ! Moi qui voulais rester discrète et rapide, ce ne sera pas pour cette fois. Sur ma peau exposée, je sens la pulpe d’un doigt qui fait le contour de ma clavicule, descend au milieu de mon dos jusqu’à la ceinture de mon bas.

Je ne peux pas bouger pour l’arrêter. Il suffirait simplement d’un mot, à défaut de geste, mais le propriétaire de cette main sait ce qu’il fait. Il sait que mon corps crie famine et n’attend que des caresses, que du plaisir.

Sans crier gare, le haut de mon débardeur est attrapé vigoureusement et enlevé.

Je peux désormais voir l’homme qui est l’instigateur de cette audace. En fait, je comprends que je suis prise en étaux, mais à distance entre les deux randonneurs. L’un s’est placé dans mon dos, celui qui m’a effleuré, tandis que l’autre se tient devant moi et dévore du regard ma poitrine exposée désormais.

Je comprends soudain que je suis leur proie et qu’ils me désirent tous deux. Cette situation est ambiguë et totalement singulière pour moi. Je n’ai jamais désiré ni même fantasmé être la cible de deux hommes en même temps.


Le peu de confiance que je possède me fait désormais défaut. Je ne possède pas ce qu’on appellerait un corps désirable, en tout cas, pas désirable par une taille mannequin. Au contraire, le mien est totalement plantureux, charnu, sans être gros. Ma taille fine surmonte une paire de fesses rebondie et une poitrine gourmande.

Être ainsi au cœur des regards de ces deux mâles est totalement inédit pour moi et mon corps réagit immédiatement, parlant à ma place. La délicate dentelle transparente vert foncé et brodée de délicates fleurs de mon soutien-gorge brassière laisse transparaître la pointe dressée de mes tétons sous le regard avide de Jules. Je rougis…

Pour qui vont me prendre ces deux individus ? Peut-être n’a-t-il souhaité que m’aider à me dégager de mon inconfort par ce déshabillage ? Suis-je vraiment crédible ? Ne me mens-je pas face à moi-même ? Et cette caresse langoureuse sur ma peau ? Qui désire-je berner par ces prétextes fallacieux ?

Leur corps se rapproche sensiblement du mien, entrant dans ma zone vitale. Je sens ma respiration devenir plus hachée et je me statufie, attendant de voir leur comportement. Je n’ose pas lever mon regard de leur nombril pour les regarder en face, pour mesurer la lubricité dans leurs yeux, le désir pour mon corps.

La pluie ne cesse toujours pas de frapper les planches de la cabane et seuls les bruits des gouttes perturbent le bruit de nos respirations mêlées qui déjà s’harmonisent.

Mes tétons sentent par anticipation le velouté et la fermeté du corps de Jules et poursuivent leur durcissement. Ils appellent à être soulagés, torturés, pincés, roulés entre le pouce et l’index.

Cette perspective fantasmée a raison de ma bonne résolution et je descends mon regard un peu plus bas, se heurtant à une image tellement érotique. L’érection de Jules se dresse sur son ventre, telle un glaive en attendant de me pénétrer, de me contenter, de m’honorer.

Le rouge à mes joues s’intensifie encore bien davantage et il se matérialise par une moiteur très soutenue baignant mes cuisses. Ce sexe, tendu pour moi, appelle ma bouche, irrésistiblement. Je lève les yeux pour l’interroger du regard, pour riposter, au moins pour faire semblant afin de ne pas passer pour une femme facile, en quête de sensations depuis longtemps oubliées.

Pas un mot ne sort de nos lèvres à tous les trois. Seuls les bruits de la nature nous englobent, nous environnent et je sens comme un instinct animal, bestial, primitif monter en moi.

(à suivre)

 

S’abonner
Notification pour

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Administrateur
1 mois il y a
Répondre à  DidPF79

Elle arrive cette semaine…Merci Pour la Plume Mystérieuse….

DidPF79
1 mois il y a

Joli texte en prémisse qui donnent très envie de découvrir la suite qui ne doit pas être moins torride !

error: Ce contenu est protégé !!