Comte de Noirceuil

Une agréable bêtise

Un récit du Mystère de la Plume

Une agréable bêtise - Le Mystère de la Plume

Les dernières notes de musique techno s’amenuisent derrière les pas d’Élisa.

En la voyant sortir seule du sas, enveloppée dans son long manteau noir cachant ses formes avantageuses, le videur lui adresse un sourire séducteur.

Espère-t-il quelque invitation de sa part ? Il n’en sera rien de cette nuit ni de toutes les autres depuis bien des mois. Élisa vient ici seulement pour danser, pour expulser la fièvre quotidienne qui l’habite, la pression de son travail. Pas pour trouver un amant d’un soir !

L’écho de ses escarpins résonne sur le parking du Manoir. Lentement, calmement, elle respire à petite gorgée la fraîcheur de la nuit de mai avant de monter dans sa voiture.

De sa minuscule pochette satinée, elle en extirpe un trousseau de clés. Celle de la voiture qu’elle a empruntée pour le week-end à son père, parti en stage de pêche à la mouche. Les clés d’une Alpine Renault racée et puissante.

Son géniteur, un général trois-étoiles des troupes de marine, possède depuis longtemps un faible certain pour les voitures de sport.

Élisa a été bercée par la Jaguar Type E ou la Porsche 911 Carrera. Pour sa sortie hebdomadaire, elle a abandonné son 4X4 pour emprunter l’une des voitures qui lui font de l’œil depuis toujours dans le garage de son paternel. Il n’en saura rien, car il ne rentre que lundi matin du Cantal.

Élisa avait décidé de rejoindre son groupe d’amies comme tous les samedis. Chacune d’elle était sortie à tour de rôle de la boîte, une proie à son bras pour s’épanouir de plaisir durant cette nuit et, éventuellement, les prochaines. Ce n’était jamais le cas d’Élisa et ce ne sera pas non plus pour ce soir.

Dans un coin de la piste, elle s’était laissée bercée par les rythmes lancinants des basses jusqu’à ne plus pouvoir tenir sur ses pieds. Des hommes s’étaient rapprochés, collés à elle, l’avaient enlacée, mais aucun ne dégageait l’aura suffisante pour maîtriser sa fougue. Elle n’avait élu personne.

D’une habile contorsion, elle se glisse dans l’habitacle puis derrière le volant. Son gabarit de femme charpentée et plantureuse trouve sa place pourtant sans aucune hésitation.

Il ne lui reste qu’à avaler les kilomètres pour rejoindre la demeure familiale. Plutôt que de choisir l’autoroute pour les 78 kilomètres, Élisa se lance sur la départementale, fenêtre ouverte, sans musique afin d’entendre rugir son moteur quand elle descend ou monte les vitesses.

Elle apprécie de piloter ce bolide au creux de cette nuit. Tranquille. Libérée de toute préoccupation. Les kilomètres s’égrènent en quelques instants et Élisa jubile, jouit presque de sentir le véhicule répondre à ses coups de volant et accélérations.

Grisée, ni par l’alcool ni par le sexe, elle prend plaisir à sentir la vitesse avec le vent lui fouettant le visage. Elle traverse l’un des nombreux villages de campagne breton, mais elle voit surgir au loin, une grande ombre noire qui l’oblige à appuyer fermement sur les freins pour s’arrêter….. Comprenant trop tard que l’ombre noire n’est en fait qu’un agent de police.

Elle soupçonne, elle sait qu’elle n’était absolument pas à 50km/heure dans cette bourgade endormie. Elle transpire de passer un mauvais quart d’heure, non seulement d’être verbalisée, mais surtout de perdre son permis et de ne pas ramener sa voiture à bon port, dans le garage douillet de son père.

Inquiète, elle lève les yeux du compteur et fixe la lampe électrique qui s’avance doucement. Le lieutenant Grégoire s’apprêtait à se coucher, mais il n’avait pu refuser de contrôler le chauffard. Il l’avait entendu de si loin. Il tient le lascar et ne va pas être tendre. Encore un jeune bourge écervelé ! Il les a en horreur !

La Renault se gare sur le bas-côté, au niveau du réverbère.

Grégoire a remis par précaution son gilet par balle et son arme de service déposé dans le couloir de sa maison à son arrivée, prêt à en découdre si l’occupant, récalcitrant, alcoolisé ou drogué, refuse de se faire contrôler.

La vitre s’abaisse. Loin d’imaginer son occupant, il reste un instant désarçonné devant un visage féminin au regard brun, cheveux courts, créoles en or. Son chauffard est une femme. Quelle délicieuse surprise !

« Bonsoir, madame. Vos papiers s’il vous plaît : permis de conduire, carte grise et assurance. »

À cette phrase, Élisa mesure dans quels beaux draps elle s’est fourrée par sa soif de la vitesse. Elle vient de se faire arrêter avec la Renault de son père, empruntée sans sa permission. La suspension de son permis lui pend certainement au nez comme l’immobilisation du véhicule. Que faire ?

« Vous devez bien vous douter, madame, que vous n’étiez pas à 50km/heure ? N’est-ce pas ? Les papiers du véhicule appartiennent à un certain Yann Legall. Votre mari ? 

– Non, mon père.

– Très bien. Je vais conserver vos papiers et le véhicule. Vous pouvez appeler un proche pour venir vous chercher. Demain, j’enregistrerai le dossier. »

Élisa est tétanisée. Aucun proche n’est en mesure de venir l’aider, car elle ne possède que son père. Ses amies doivent forniquer avec leur coup du soir.

« Impossible, monsieur. Je n’ai personne pour cela. Je conduis la voiture qui ne m’appartient pas et mon papa va me tuer s’il sait la folie que j’ai faite ce soir !

Vraiment, lieutenant, je ne sais que vous dire. Je ne roule pas aussi rapidement d’habitude. Voire jamais. C’est la première fois que je lui emprunte contre son accord. Je ne sais que vous dire, je suis prête à tout pour échapper à cette amende et aux conséquences, je vais…. »

Grégoire ne lui laisse pas le temps d’achever sa tirade qui commence à faire naître sa migraine. Il n’a retenu qu’une seule phrase de toute cette logorrhée : « Je suis prête à tout. » Il ne lui en faut pas moins pour tendre sa bite sous son jean.

Cette jeune femme qu’il sent sensuelle l’a allumé dès qu’elle a ouvert la vitre, sa bouche gourmande maquillée n’a fait que captiver son regard depuis le début de leur échange. Il n’a pas écouté un traître terme de cette bouillie de mots car il fantasme de voir cette bouche sur sa queue, le sucer, coulisser sur sa peau.

« Arrêtez, s’il vous plaît, de parler, vous me casser les oreilles. Très bien. Je vous propose un petit arrangement qui nous conviendra à tous les deux, j’en suis certain. Je vous rends le véhicule et papiers en échange d’une nuit. Vous êtes mon jouet toute cette nuit.

Obéissante à souhait, vous exécuterez tout ce que je vous ordonnerai. A la moindre hésitation ou refus, vous pourrez dire adieu à la voiture. »

La jeune femme déglutit sur ces mots prononcés avec assurance d’une voix légèrement éraillée.
« Comment cela « mon jouet » ?

– Oui. Pour toute la nuit, je vais te baiser, te sodomiser de façon bien hard et prendre ta bouche que tu n’auras plus de voix pour parler. Tu m’obéiras sans broncher, sinon, je te verbalise. Qu’en penses-tu ? »

Élisa écarquille les yeux devant ce langage grossier et tutoiement, si éloignés de son univers. Pourtant, son corps réagit instantanément à ces mots.

Comment est-ce possible ? Aucun homme de la soirée, aucune caresse esquissée n’ont suscité une telle réaction.

Elle s’entend à dire, sans même réfléchir : « D’accord, lieutenant. » Elle ouvre donc la portière pour le suivre. Elle n’a pas le choix… Se dit sa conscience, mais Élisa se ment finalement à elle-même.

Elle a envie, elle brûle presque de subir tout ce qu’il lui a promis, tout ce dont il l’a menacé, lui a ordonné.

La lumière du salon l’aveugle à son entrée et elle découvre un intérieur vieillot, kitch à souhait avec une tapisserie décollée, parsemée de grandes tulipes rouges. Une tanière de célibataire, récalcitrant à la décoration.

Il se retourne vers elle, la regarde, la jauge avec un sourire lubrique, passe même sa langue sur ses lèvres, comme si elle constituait le dessert de son repas.

Ses grandes mains se posent autour de sa taille pour la rapprocher de lui. Une forte érection se plaque contre sa robe courte. Puis, il l’embrasse langoureusement, sans préliminaire, prenant possession de sa bouche, de ses lèvres. Élisa, surprise aux premiers abords, ne répond pas et le laisse mener les ébats.

Elle a décidé d’être la plus passive possible. Peut-être se lassera-t-il d’elle et ne réalisera-t-il pas son programme ?

Mais… elle s’aperçoit rapidement qu’il n’en est rien. Au contraire, sa bouche, forte, passe désormais de ses lèvres à son cou, puis sa poitrine.

Il écarte violemment le décolleté de sa robe noire puis fait descendre son soutien-gorge pour révéler sa poitrine, ses tétons à la lumière blafarde de la suspension de son salon.

Ses lèvres les lèchent. Élisa ne peut retenir un gémissement, né du fond de sa gorge. Elle-même, surprise par cette réaction, en rougit. Grégoire esquisse un petit rire contre sa peau.

« Tu aimes ça, si je ne me trompe. Tu n’es pas une prude bourge, mais une vraie salope, ma belle. Ce n’est que le début. Tu vas voir. Tu aimeras tout ce que je vais te faire. Peut-être même en redemanderas-tu ? »

Aux léchages intenses, il mordille désormais. Élisa ne peut résister davantage…

Son excitation gagne non seulement ses bouts érectiles qu’il suce mais, également son clitoris. Lentement, irrémédiablement, elle sent son entrejambe se mouiller, s’humidifier.

Son string rouge en dentelle ne peut plus absorber le liquide émanant de son vagin.
« Je veux que tu te mettes à quatre pattes sur le fauteuil. En te cambrant bien.

Tu ne bouges pas. Tu te laisses faire. Je te rappelle que tu es mon jouet pour cette nuit. »

Élisa acquiesce en silence et obéit à son ordre, car elle veut récupérer ses papiers et la voiture.

À genoux sur l’extrémité du rebord, elle lui présente ses fesses. Il se place devant elle, attrape chacun de ses poignées et les attache avec ses menottes aux montants. Il procède de même avec ses chevilles.

Totalement immobilisée, elle est à sa merci. Elle en frémit de peur, d’appréhension… et aussi de plaisir. Il sort de la pièce, la laissant seule, avec ses doutes, ses questions, mais son désir allumé et inassouvi.

Elle sent, dans son dos, sa présence. Il est revenu, mais elle ne peut le voir. Avec une paire de ciseaux, il découpe son string qu’il fait passer lentement sur sa peau.

Élisa sent parfaitement sur son épiderme l’excitation qu’il a épongée. Elle n’en rougit que de plus belle. Puis, un liquide froid coule sur ses fesses, et l’un de ses doigts pénètre sa raie afin de l’oindre sur toute sa longueur, jusqu’à son anus.

Élisa comprend le projet de Grégoire qu’il lui a annoncé très clairement au début de leur nuit. Mais, contre toute attente, ce n’est pas son sexe qui la pénètre. Elle ne peut voir ce dont il s’agit, mais elle sent un objet dur, froid, imposant la pénétrer centimètre par centimètre. 

Habituée à cette pratique qu’elle n’a pas dégustée depuis bien des mois, elle se laisse envahir par les ondes de plaisir. La chair de poule affleure. Lentement, son anus se referme sur ce godemiché et elle savoure de se sentir totalement emplie.

Grégoire n’esquisse plus aucun mouvement et laisse le jouet en elle. Il contourne le fauteuil et se positionne devant elle.

Nu, le sexe en érection, Élisa contemple le corps musclé du lieutenant, corps tatoué d’une vaste horloge ou plutôt montre… Comme celle des célèbres tableaux du peintre Dali. Une phrase latine parcourt son abdomen : Carpe diem.

Puis, il lui présente ses fesses, les écarte avec ses doigts et lui ordonne : « Lèche mon cul, fais-moi un bel anulingus, ma chienne… J’adore cela. Ensuite, je prendrai ta bouche et je jouirai dans ta gorge. »

La jeune femme n’a jamais pratiqué cela, mais elle se laisse guider par son instinct. Elle sort à son tour sa langue et pratique le même léchage que s’il s’agissait de ses testicules ou de son sexe.

À grands coups, en partant du bas, elle remonte ses lapements jusqu’au sommet de ses fesses, puis revient à son anus et s’attarde longuement dessus, par petits mouvements bien ajustés, pointant même sa langue dans son orifice.

Le lieutenant gronde de plaisir et l’encourage d’une voix impérieuse.

« Que c’est bon, ma salope ! Tu as une langue divine. Continue… je viendrai te récompenser ensuite.

Enfonce ta langue dans mon cul. » Élisa obéit sans discuter à son ordre, lèche et le pénètre délicatement puis fait entrer, sortir, entrer, sortir sa langue.

Elle sent des vibrations d’excitation faire pulser son clitoris, vibrations qui se répercutent au jouet. Le couple gémit d’une même voix, emprisonnée dans leurs sensations.

Les fesses se reculent et une queue dure et dressée se présente devant sa bouche. Elle n’a pas le temps de la refermer, de réhydrater sa bouche qu’il lui enfourne son sexe.

Elle comprend qu’il ne lui demande pas une fellation. Elle comprend qu’il lui prend la bouche, comme il lui a annoncé. Il se sert juste de sa gorge comme d’un orifice.

Lentement, puis en augmentant la cadence, il entre et en ressort jusqu’à son gland puis rentre de nouveau dans une grande ruade. Élisa caresse sa bite avec sa langue à chaque passage et la sent l’envahir. Il pose ses larges mains sur sa tête et se masturbe avec sa bouche…

Élisa est à deux doigts de s’étouffer, quelques larmes gagnent la commissure de ses yeux… mais elle tire un immense plaisir d’être ainsi prise. Un épais liquide jaillit et noie sa bouche. Elle déglutit avec difficultés, mais avale tout le sperme qu’il lui envoie. Son sexe se ramollit. Il repose là… Y reste… Comme s’il n’avait pas d’autres fonctions, d’autres logis que d’être là… en elle…

Grégoire se retire et lui caresse la tête tendrement :

« Tu as été parfaite… une bouche de pute parfaite. J’ai pris un pied énorme. À ton tour, désormais. Tu l’as bien mérité.C’est dommage que je mette du temps à rebander, car j’aurai bien pris la place du gode… mais j’avais tellement envie de jouir dans ta bouche !  Tu vas jouir pour moi maintenant. »

Il contourne le fauteuil puis se dirige vers la table basse. Du coin de l’œil, elle voit qu’il attrape un petit objet noir. Elle ne bouge pas… Ne sachant pas à quelle sauce elle va être mangée. Jouir pour lui ?

Mais comment va-t-il procéder ? En silence, il s’assoit lourdement dans le fauteuil en face d’elle. « J’admire ton cul, ma belle. Il va danser pour moi, tu vas voir. »

Puis, le godemiché se met à vibrer en elle. Élisa comprend que ce dernier est mécanique et Grégoire l’actionne avec une télécommande. Elle gémit de plaisir… et voudrait refermer les cuisses pour juguler l’orgasme qui naît au creux de ses reins. Grégoire joue avec elle, alternant les modes, entre vibrations et saccades.

Élisa n’est plus qu’un torrent de sensations, ses genoux ont du mal à la porter, elle ferme les yeux… Elle crie presque sous les ondes de plaisirs. Puis, deux doigts forts se posent sur son clitoris et enchaînent caresses et pénétrations. Elle est totalement soumise à Grégoire… acteur des vibrations du gode et des masturbations.

La vague de plaisir la submerge totalement et elle accepte de lâcher prise… pour se laisser submerger par un orgasme jusqu’à présent jamais aussi intense.
Doucement, elle reprend son souffle et ouvre les yeux. Grégoire détache une à une chaque menotte qu’il laisse tomber au sol. Il redescend sa robe sur ses fesses et lui tend sa relique rouge.

« Je veux récupérer mes papiers et mes clés tout de suite.

– Et bien, ma belle, tu ne perds pas le nord. Tu ne veux pas boire un petit verre le temps que je recharge puis on remet le couvert.
– Tu m’as annoncé le programme et j’ai accepté de te suivre pour ce que tu as annoncé, pas plus. Je veux mes clés et les papiers. »

Grégoire, nu, se dirige vers son pantalon et en sort les objets demandés.

« Tu es un bon coup, tu sais ! Si tu veux reprendre du plaisir, tu sais où me trouver !

Moi, je sais qui tu es et où tu habites… je te ferai une petite visite si j’ai envie d’un orifice. Ils sont divins ! »

Élisa ouvre la porte sans demander son reste.

En s’asseyant dans l’habitacle, son anus ressent encore les vibrations de plaisir passé.

Elle prend la route en repensant à sa soirée et à cette folie.

Finalement, elle aussi a eu son amant pour la nuit !

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