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Propositions Indécentes (Part-4)

Un récit du Mystère de la Plume

Propositions Indécentes (Part-4)

Propositions Indécentes (Part-4)

Nous ne bougeons pas tous les deux, notre regard tourné vers les chiffres projetés sur le mur blanc.

Sa chaleur, de sa main et de son érection, me gagne et nimbe mon corps, mon sexe surtout.

Pierre le sent, comme il sent beaucoup de choses en moi.

Ses doigts se font plus légers et il n’imprime plus aucune pression sur les miens, me laissant récupérer une forme de liberté.

Il tourne la tête vers moi et nos yeux se croisent, se mesurent, se jaugent.

« Que vas-tu faire ? » Semble-t-il me demander ?

Je fronce les sourcils comme si ce langage corporel était étranger pour moi.

Il esquisse de nouveau son sourire en coin qu’il destine aux secrétaires et aux nouvelles stagiaires.

Puis, doucement, pour ne pas éveiller les soupçons, il fait tomber son stylo par terre afin de se pencher vers moi.

J’entends sa demande ouverte, sans ambiguïté :

« Fais-moi jouir, ma belle ».

Mon souffle se bloque à cette invitation simple et très perverse.

Faire jouir son supérieur dans le bureau du grand directeur général pendant la présentation d’un projet et face à son équipe. Voilà bien une expérience inédite pour moi qui relèverait d’une exigence à laquelle mon tortionnaire serait bien capable.

Pierre n’est pas mon tortionnaire et ne fait peser aucune menace sur mon avenir. Je peux donc décider d’accéder ou non à sa demande salace. La morale la réprouverait, mais j’ai totalement envie de mener cet homme à la jouissance, de lui faire perdre la tête avec mes doigts, de le laisser pantelant d’un désir assouvi.

Ma main statique, durant mes atermoiements, commence à bouger doucement. Elle se contente d’effleurer très très délicatement le tissu, la braguette et d’imprimer graduellement une douce pression.

Le sourire de Pierre s’efface instantanément de son visage quand il comprend mon projet. Il ne s’attendait pas à ce que je relève son défi.

Il sait qu’il est pris à son propre piège, mais il aspire aussi à combler ses sens. Il soulève alors délicatement ses fesses pour que son sexe entre davantage en contact avec ma paume. Homme impatient…. La jouissance n’en sera que meilleure si le désir est longuement entretenu.

Joueuse, je la lève une fois sur deux afin qu’elle ne touche pas son membre frémissant.

Quand il cerne mon manège, il suit désormais mon rythme. Nous avons totalement décroché tous les deux de la présentation qui nous était destinée. Seules nos deux mains, nos regards et nos vibrations nous obsèdent.

Sous ma peau, son érection devient de plus en plus ferme. Collée contre la braguette, elle désire en pousser les limites, s’échapper de sa prison de tissu. Pierre m’invite du regard à aller plus loin.

Moi aussi, j’aspire à sentir la douceur et la rigidité de sa verge entre mes doigts. Presque envie d’y goûter, là, à quatre pattes sous ce bureau ovale, les mains enfouies dans la moquette soyeuse qui accueille mes pieds en ce moment.

De mon autre main, je tente de défaire la boucle de sa ceinture afin de le mettre plus à l’aise. Je veux qu’il déguste ces sensations. Fébrilement, je ne peux y parvenir.

Quoique d’une grande patience, cet accessoire de mode souvent porté par les hommes fait souvent naître une forme d’irritation chez moi. Elle est fréquemment très serrée et il m’est difficile de la maîtriser, de l’enlever.

Pierre sent bien mon impuissance. Ayant pitié de moi, il m’aide et la fait glisser délicatement en dehors de ses passants. Elle s’écrase sur le sol entre nous deux. Nous n’y prenons pas non plus attention.

Désormais, le chemin est libre pour que je poursuive mon mouvement de plaisir.

Plus habile avec les fermetures éclair, je descends très délicatement la sienne.

Il retient son souffle. Il me pèse du regard. Il s’interroge : qu’elle sera ma prochaine étape ?

Bien évidemment sortir son membre turgescent pour véritablement le caresser, le masturber. J’adore frôler le gland saillant rouge sombre et tendu. Cette partie délicate et sensible subit ordinairement mes petits coups de langue. Sur tout son tour et surtout dessous, là où la peau est plus délicate et sensible.

Mon pouce se contente donc de l’effleurer, sur toute la longueur puis à son extrémité.

Pierre n’a pas repris son souffle. Il me dévisage. Le temps est suspendu pour nous, yeux dans les yeux, seulement conscients des vagues de plaisir qui se jouent sous cette table.

Je rêverais presque qu’il prenne la même initiative sur mon propre corps, qu’il glisse un doigt entre mes lèvres, qu’il le pose sur mon clitoris pour le faire vibrer à son tour.

Mais il n’en sera rien, car Pierre ne peut lire dans mes pensées et il ne saura rien de cette invitation fantasmée.

Je sens une goutte de sperme qui s’échappe, annonçant une jouissance imminente.

Je prends donc l’initiative de le masturber plus vigoureusement, mes doigts enserrant fermement sa hampe et les faisant monter et descendre d’un mouvement maîtrisé et assumé, de bas en haut. Puis avec une cadence plus rapide.

Heureusement que le diaporama de mon directeur général se poursuit invariablement sans anicroche, toujours dans la demi-pénombre. Personne ne se rendra donc compte des rougeurs qui maculent mes joues ni des yeux fiévreux de plaisir de Pierre.

Il soulève davantage ses fesses et ses jambes tremblent d’excitation.

La sienne alimente la mienne, de le voir prendre tant de plaisir grâce à moi, et moi de réaliser cela dans un tel lieu. S’exhiber. Presque profaner un tabou.

Sa verge vibre une dernière fois entre mes mains qui se mouillent d’une vague de sperme. Pierre, toute à sa jouissance, a les yeux fermés et savoure ses sensations.

Mes autres compagnons et responsables sont toujours bercés par la voix ennuyeuse de mon directeur et fixent toujours l’écran, aveugles à notre couple improbable.

Ma main tient toujours son pénis qui se ramollit de seconde en seconde. J’ai tellement envie de découvrir le goût du plaisir de Pierre, comme pour le remercier son abandon entre mes mains.

Coquine, je porte un doigt brillant de sa jouissance à ma bouche et je le lèche en le regardant dans les yeux. Nous nous regardons et pensons en nous-mêmes que nous emporterons à tout jamais avec nous cette anecdote secrète.

Au même moment, comme au fond d’un tunnel, je crois entendre mon prénom.

Cette voix me fait reprendre pied aussitôt dans la réalité, car mon tour est désormais venu de montrer mon projet, notre travail, celui de toute mon équipe. Mes collaborateurs me fixent et m’encouragent du menton à prendre place devant l’auditoire.

Si Pierre a soulagé sa tension sexuelle, il n’en est pas le cas pour moi.

Ainsi, le clitoris et les tétons gonflés et extrêmement sensibles, je me lève de mon siège, sans avoir préalablement remis mes escarpins pour me diriger près de l’ordinateur.

Je me fixe pour objectif de me soulager à la fin de notre réunion, car cette frustration est vraiment douloureuse. Le tissu de ma robe frôle mes seins quand j’introduis ma clé dans la machine.

C’est à mon tour de retenir mon souffle pour ne pas perdre pied. Pierre me contemple de son fauteuil sans un geste. Il est le seul à connaître les sensations qui m’assaillent. Je pose mon téléphone devant moi afin de surveiller le timing qui m’a été accordé.

Au moment de lancer mon sommaire, une petite enveloppe que je ne connais que trop bien s’affiche à l’écran.

Mon tortionnaire vient de m’envoyer un nouveau message… Au moment le plus crucial pour moi. Quel voyant !

Un dilemme se présente alors à moi. Vais-je céder instantanément à cet appel, à son message et ouvrir la boîte de Pandore ici et maintenant ou attendre la fin de ma présentation quand je serai plus au calme, dans mon bureau voire à mon domicile ce soir ?

Mon tortionnaire doit se douter de ma position inconfortable, sinon, il n’aurait pas envoyé ce message juste à ce moment-là. Son identité doit donc se trouver parmi cet auditoire du jour : mon directeur général ? Mon chef ? L’un de mes sept collaborateurs ? Le secrétaire chargé du compte-rendu de la réunion ?

Beaucoup de suspects sur lesquels je peux mener mes investigations. Néanmoins, le filet se resserre sur lui et la jubilation me gagne.

J’ai tant envie de lire son agacement suite à mon dernier message et ma photo provocatrice. Déchiffrer ces propos vifs et coercitifs. Savoir mon nouveau défi à relever.

Je relève les yeux vers mon auditoire pour mesurer leur attente ou, au contraire, leur ennui. Peut-être puis-je m’octroyer quelques secondes avant de lancer l’ouverture de mon dossier ?

Une ribambelle d’yeux bruns masculins me dévisagent et sont suspendus à mes lèvres. J’expulse un léger souffle. Ma curiosité doit attendre… et dans une certaine mesure…. Mon excitation.

À l’instar de mon grand directeur, j’affiche la présentation de mes différents slides. Moi, j’ai bien conscience d’être dans une arène, comme l’enseignante face à ses trente-cinq élèves qui sait qu’elle doit les capter pour les amener où elle le désire pour son cours.

J’aime toujours débuter par une histoire, une anecdote permettant à chacun d’entrer en empathie avec moi et de poser une légèreté sur un message fastidieux et rébarbatif.

J’égrène tous les sujets que nous avons travaillés en équipe, et pose mon regard, tour à tour, sur chacun d’entre eux. Pierre esquisse un sourire gourmand et se lèche les lèvres devant moi, redevenant provocateur.

La tension sexuelle a dû redescendre, c’est pourquoi il a retrouvé tous ses moyens. Il est désormais prêt pour en découdre de nouveau. Les autres semblent indifférents.

Mon grand directeur, Christian, lui, suit tous mes mouvements, tous mes froncements de sourcils et mes pas. Il n’en perd pas une miette. Tout d’un coup, une sueur froide me glisse entre les omoplates, une nouvelle dans la vallée de mes seins dénudés.

Son attention particulièrement insistante me met mal à l’aise. Se doute-t-il de quelque chose ? Essaie-t-il de me sonder pour me tester ? Me proposer une promotion ? Un autre poste ? Ou… pire… Me choisir pour le nouveau plan de licenciement ? Je ne le laisse pas m’impressionner et poursuis.

Les trente minutes qui m’ont été allouées touchent à leur fin.

Enfin… Soulagée d’avoir réussi à tenir le timing, j’enlève mon support de l’ordinateur afin de regagner mon siège.

Pierre, empressé, se lève pour tirer ma chaise, non sans en profiter pour reluquer mon décolleté et frôler ma nuque d’une caresse. Il ne perd rien pour attendre, ce coquin…. Néanmoins mon attitude vis à vis de lui n’a pas été moins érotique tout à l’heure.

Il s’avance pour ensuite prendre ma place devant la table ronde. L’écouter n’est pas ma priorité immédiate. Je serre toujours mon téléphone dans ma main et je n’ai qu’une obsession : lire au calme le message envoyé.

Je sais à cette seconde que je ne pourrai attendre le retour à mon domicile dans la soirée. Cette petite enveloppe est devenue, d’une certaine manière, une forme d’addiction… Troublante, dérangeante et délicieuse. Je cherche un prétexte pour m’échapper.

Pierre débute le bilan final de cette matinée, mais mon esprit n’est déjà plus dans la pièce. Il est suspendu à cette enveloppe qui me nargue encore au bout de mon pouce.

Ma décision est prise. Je cherche juste l’échappatoire que je pourrai trouver.

Me tortillant sur ma chaise, j’enchaîne les soupirs éloquents afin d’attirer l’attention du directeur général. Son autorisation validera mon absence ainsi que sa durée si cette dernière est conséquente.

Pierre, un orateur hors pair, les captives. Personne ne remarque mes appels à l’aide désespérés. Mauvaise comédienne dans ce cas, je n’en peux plus d’envoyer mes signes qui restent lettre morte. Cela en devient même comique d’absurdité !

Enfin, le directeur porte son regard pâle sur moi et envoie un signe du menton en direction de la porte. Ma délivrance… !!!

Je saute sur mes pieds et m’y dirige comme si le diable était à mes trousses. Ce n’est pas si bien dire. Faute de diable, il s’agit de mon maître chanteur et je ne sais pas lequel des deux personnages est le plus machiavélique.

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