Quand Tabou m’a proposé une chronique BD sur « Les mille et une nuits » en BD, j’avoue avoir hésité.
Les mille et une nuits et l’un des contes les plus repris en films, en romans et en BD aussi. Il vous suffit de taper sur le Gogol pour vous en rendre compte. D’autres BD sont déjà sorties sous ce titre. Que ce soit de la BD aventure, de la BD érotique et autres.
Mais je me suis dit : « Allez, tentons pour voir si en 2020 l’histoire peut encore avoir une dose d’intérêt ! ».
Si scénaristiquement on reprend le conte d’origine indienne adapté par la littérature arabe , il est difficile de dévier de la trajectoire principale. Ce qui est le cas avec cette « nouvelle » version.
Les changements seront donc adaptés par Andréa Celestini (le scénariste) et joliment dessinés par Francesco Trifogli dit Trif qui a déjà œuvré sur les réadaptations érotiques en bd de contes et autres personnages bien connus (Cendrillon, la belle et la bête, Blanche-Neige…)
On retrouve ce que je nomme, l’école italienne.
On le sait (ou pas?), depuis les années 60 une vague de dessinateurs érotiques italiens a déferlé. Manara, Serpieri, Crepax et consorts. La raison étant que l’Italie n’as pas de censure comme en France à l’époque. Bref. Sur les mille et une nuits., nous retrouvons donc l’Italie et tout le charme de leurs traits féminins.
J’ai envie de dire que le scénario est sans surprise, car, comme je le disais plus haut, on ne peut pas dévier totalement du conte original à moins d’en faire une réadaptation totale comme l’avait fait Jan STRNAD et Richard CORBEN dans l’édition de Metal Hurlant ou encore Foxer qui avait réalisé « Les 1001 nuits de Stella » aux éditions Media 1000 et encore tant d’autres. Donc, j’ai envie de dire que le scénariste n’a pas prit un grand risque.
C’est au niveau du dessin de Trif que tout se joue. Trif est tout bonnement excellent ! Un trait léger et pas surchargé qui donne du volume, du charisme et de l’érotisme. Le Monsieur maîtrise son crayon. Les scènes de sexe ne sont pas à profusion comme on le voit sur certains titres. C’est subtilement amené (par le scénariste) et pas « blindé » d’effets de styles.
Finalement, la lecture se fait d’une traite et l’on referme les pages en étant frustré de ne pas avoir la suite de suite. C’est comme cela que l’on reconnaît un BD qui vaut le détour. Quand vous êtes impatient de lire la suite.